Sur quelles lignes de force a pu se construire une conscience romantique musicale dans la capitale française entre 1760 et 1830 ? Est-ce la sonate pour clavier ? Est-ce que les figures tutélaires que furent Beethoven, Méhul, Rossini, Berlioz et Glück ont transmis aux autres générations leurs savoirs et leurs techniques d’écriture pour aider à renouveler l’écoute d’une œuvre ? Le romantisme musical naissant se contente-t-il des frontières géographiques réelles ?

De Carl Philippe Emmanuel Bach à Beethoven, la sonate pour clavier a été constamment vivifiée par l’esprit de fantaisie et par les inventions apparues au sein d’un répertoire marqué du sceau de la spontanéité. Durant un siècle nous avons eu une immense production d’œuvres musicales, qui ont pris pour modèle la pratique de l’improvisation. L’esprit de fantaisie et l’écriture improvisatrice nourrissent la création des sonates et propagent une pensée musicale nouvelle : celle du romantisme ? Le programme de ce concert contribue à révéler l’identité parisienne d’un phénomène européen, ouvert et interrogateur.

PROGRAMME : Trois grandes sonates : composée lors du voyage à Paris au cours duquel il perd sa mère, la sonate K.310 de Mozart une œuvre contrastée et dramatique. La sonate « quasi una fantasia» de Beethoven, dite « clair de lune », ouvre la voie au romantisme. La sonate op.58 de Chopin est un chef-d’œuvre d’équilibre et de lyrisme.